Culture et inclusion - Par Rudy Humbert
Myriam Mongrain et Geneviève Girard souhaitaient permettre à nos jeunes et à nos partenaires de prendre la parole, notamment par rapport à la crise actuelle. Elles ont donc créé le projet « Lettre ouverte » qui permet de s’exprimer par rapport à un enjeu de société.
La culture est la ressource nécessaire à une société pour assurer le passage d’aujourd’hui à demain. Arjun Appadurai
Les preuves ne sont plus à faire, la pandémie a lourdement frappé le secteur culturel ainsi que la santé mentale des jeunes. Dès les prémisses du confinement, les CJE ont innové afin de continuer à mettre en mouvement les jeunes du Québec dans l’objectif de briser leur isolement, et ce au travers notamment de pratiques culturelles novatrices.
En cette période cruciale de relance, j’affirme que la culture est l’un des ressorts fondamentaux du développement. Les aspects culturels sont aussi importants que ses aspects économiques et les jeunes doivent en être partie prenante.
C’est en ce sens qu’il nous faut bâtir des projets de création, de découverte de la culture québécoise et de développement des capacités d’agir des jeunes et des territoires. Trois axes structurants sont à explorer :
1. Mobiliser les jeunes à prendre part à leur culture et à participer à la vie culturelle par la pratique amateur et le loisir culturel pour fédérer un groupe et créer un sentiment d'appartenance.
2. Briser l'isolement par la médiation culturelle comme levier de découverte pour permettre à des jeunes d'explorer de nouveaux processus de création en collaboration avec des artistes québécois
3. Favoriser l'expression des jeunes par la professionnalisation des finissants des écoles d’art, nos futurs créateurs de contenus, afin de les propulser en tant qu’entrepreneurs artistiques et culturels ainsi que leur développement de carrière.
Une relance durable n’est possible qu’avec l’inclusion de tous les jeunes, dont ceux aux parcours différenciés, et d’un élan de fierté culturel pour ancrer le Québec de demain dès aujourd’hui dans la diversité de ses dynamiques territoriales.
Les CJE démontrent la capacité d’accompagner et de sensibiliser de nouvelles générations d’artistes et d’artisans à entreprendre dans la culture et à favoriser l’accès du plus grand nombre aux œuvres, aux pratiques artistiques ainsi que culturelles. Les carrefours reconnaissent la pluralité des expressions artistiques qui s’inscrivent progressivement dans une mouvance numérique, portées par les jeunes qui vivent sur notre territoire.
Le contexte de pandémie exacerbe également les besoins émergents auxquels nous devons répondre collectivement. Notre vision et nos actions visent à préparer les futurs artistes, artisans et travailleurs de la culture à faire face à l’ensemble des défis de leur écosystème en mutation et à instaurer des conditions favorables pour que la culture soit omniprésente dans le quotidien des jeunes.
Cela implique qu’elle se déploie dans des lieux insoupçonnés, qu’elle crée de l’enthousiasme et qu’elle suscite de la surprise et de l’inspiration. En bref, permettre aux jeunesses de s’approprier la culture, la vivre et la transformer dans le but de créer des socles communs dans lesquels tous pourraient s’identifier. Tout cela contribue à définir une citoyenneté culturelle active et plurielle.
Davantage qu’une démocratisation de la culture, c’est une véritable démocratie culturelle à laquelle nous nous devons d’aspirer. Une approche du bas vers le haut où les jeunes s’approprient les moyens de création, production, diffusion et consommation culturelles. Des jeunesses émancipées non plus seulement spectatrices et consommatrices, mais à la fois créatrices et productrices.
Je souhaitais vous partager ma vision car je demeure convaincu que la créativité et l’ancrage territorial des CJE peuvent œuvrer pour le déploiement des politiques publiques de cohésion culturelle.
La culture ne s’hérite pas, elle se conquiert. André Malraux
Par Rudy Humbert, Responsable du développement au Réseau des Carrefours Jeunesse-Emploi du Québec
