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Un raz de marée dans ton année scolaire

Monde scolaire
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Corps

Selon les consignes de la Croix-Rouge, en cas de Tsunami, il faut se tenir loin de la côte, des estuaires, des rivières et des cours d’eau. Il est important de rester à affût des dangers potentiels et de s’assurer que notre famille soit au courant des mesures à appliquer en cas de catastrophe. Dans les dernières semaines, toi et moi avons été frappés par un raz de marée. Pas de vague, pas de flot changeant, pas de tremblement de terre, mais tout un bouleversement dans notre quotidien. Tout d’abord, on a dû quitter les établissements scolaires et éviter les lieux publics sauf pour les besoins essentiels. Ensuite sont apparus les nombreux points de presse du gouvernement dans lesquels on a pu voir des chiffres, beaucoup trop de chiffres grimpés. Puis finalement, nos yeux ont été témoins de toutes sortes de publicités nous rappelant la méthode efficace de se laver les mains.

Entre toi et moi, une petite journée de congé ici et là, c’est toujours bien apprécié. Au début, c’était chouette de ne pas devoir se lever très tôt le matin, de dîner avec des gaufres à 15h00 l’après-midi, de pouvoir faire une parade de pyjama parce que c’est le seul type de vêtement que tu portes dans ta semaine, d’être à jour dans la section nouveautés sur Netflix. Cette période où notre cœur était plutôt festif a tranquillement et sournoisement fait place à un tout autre état d’esprit. De ton côté, tu t’es sûrement demandé ce qui arriverait avec ton année scolaire qui tirait à sa fin, tes examens finaux qui se pointaient lentement le bout du nez et tous les efforts que tu avais déployés pour réussir ce foutu cours de maths. Peut-être même que tu n’as pas osé en parler à ton encourage parce que « avoir hâte de retourner sur les bancs d’école », ce n’est pas nécessairement classé dans le top 5 des éléments cool (comme le mot cool d’ailleurs).

Aujourd’hui, j’ai envie de te dire que tu as tellement le droit d’être déçu de ne pas remettre les pieds à l’école avant le mois de septembre prochain et que pleurer parce que t’es fâché de la situation, ça aussi, tu peux le faire. Entends-moi, les émotions possiblement mitigées que tu ressens face à la nouvelle sont totalement normales. Les changements dans la façon de vivre tes cours te dérangent, et j’ai envie de te dire que je te comprends à 100%.  Ah et oui, j’ai une pensée pour toi l’étudiant qui bénéficiait du service d’aide à cause de tes difficultés d’apprentissage. Tout un casse-tête. J’ai envie d’aller plus loin. C’est légitime que tu sois frustré parce que tu ne connais pas encore l’avenir de ton fameux bal des finissants. Tsé l’événement que tu attendais depuis que tu es entré au secondaire, celui pour lequel tu as magasiné une robe pendant des mois et pour lequel tu as travaillé à l’épicerie du coin dans le but de payer ce morceau de tissu au prix exorbitant. Ben non, la COVID-19 n’a pas fait de toi sa victime, mais ça n'empêche pas que tu peux être triste, en colère, et déboussolé par la situation que tu traverses en ce moment. À chacun ses épreuves.

Quand la forte vague sera passée, j’ai envie de te dire de prendre le temps. Prendre le temps de voir que tous tes efforts, les soirées d’étude que tu as choisi de prioriser au lieu de sorties entre amis et les périodes que tu as passé au local de récupération ne sont pas perdus. Les acquis que tu as faits cette année, tu les possèdes. Ils t’appartiennent. J’ai aussi envie de te dire qu’une fois de plus, tu auras mis ta persévérance à l’épreuve et tu auras montré à ceux qui pensent que les jeunes étudiants se pognent le beigne, ben qu’ils ont tort. Rappelle-toi que pendant ce moment historique, tu as fait preuve d’une capacité d’adaptation hors du commun, tu as permis à plusieurs enseignants de voir l’éducation sous un autre angle et surtout tu as épaté plusieurs personnes par ton courage. Après tout, c’est toi qui étais au front en travaillant à l’épicerie du coin ou à la quincaillerie du village. J’ai envie de te serrer très fort dans mes bras, de te dire un gigantesque merci.

Publié par

Joanie Laperrière
Observatrice et admiratrice du comportement humain, j’ai fait des études en éducation spécialisée. Ayant des intérêts diversifiés tels que les arts, la psychologie, l’éducation et la vente, j’ai eu beaucoup de difficulté à faire un choix professionnel. Une chose était certaine, je désirais aider des humains inspirants. Mission accomplie! Je rencontre quotidiennement de belles personnes avec énormément de potentiel et c’est un plaisir de les accompagner vers l’atteinte de leurs objectifs.