Entrepreneur.e : comment se porte ta santé mentale?
Une récente enquête de l’Association canadienne pour la santé mentale réalisé en partenariat avec la BDC, a mis de l’avant le fait que 46% des entrepreneur.e.s canadiens mentionnent que des enjeux de santé mentale nuisent à leur capacité de travailler. Ça, et bien, c’est comme dire qu’un.e entrepreneur.e sur deux souffre d’une grande fatigue, de stress important, de colère ou d’insatisfaction envahissante et même d’anxiété. Oufff! Ça dresse un portrait un peu plus sombre de l’entrepreneuriat, n’est-ce pas? Quelle est donc la cause de cette détresse chez nos chef.fe.s d’entreprise et nos travailleur.euse.s autonomes?
La survalorisation du métier d’entrepreneur.e
Attention! Ne vas pas croire que je ne trouve pas important de faire la promotion de l’entrepreneuriat! Ce serait contre-productif de ma part, puisque c’est en fait la très grande partie de mon mandat d’initier les jeunes au monde des affaires et à leur faire vivre des expériences afin de développer leur réflexe « d’entreprendre ». Par contre, je remarque que la société a fait miroiter une réalité entrepreneuriale quelque peu romancée.
Voici quelques mythes qui induisent une pression sur nos entrepreneur.e.s :
- « Si t’es vraiment passionné.e par ton projet et que tu y crois, tu y travailleras 60-80 heures par semaine. »
Faux. Certaines périodes de la vie de ton entreprise te demanderont de travailler plus d’heures mais cela ne doit pas être la norme.
- « Les entrepreneur.e.s ont besoin de moins de sommeil que la plupart des gens, ils sont hyperactifs. »
Faux. Comme dans tous les métiers, il y a des « Grégory Charles ». Mais le sommeil d’un.e entrepreneur.e est important, cela permet à ton cerveau de prendre une pause pour mieux avancer par la suite.
- « T’as tellement mis de temps là-dessus, continue c’est presque terminé. C’est sûr que ça va marcher. »
Faux. Comme entrepreneur.e, tu dois savoir analyser le marché, t’adapter plutôt que t’entêter et très souvent, tu arrivera à la conclusion qu’il vaut mieux lâcher-prise.
La solitude et le manque de ressources
Peut-être que tu ne le sais pas mais le Québec compte plus de 560 000 travailleur.euse.s autonomes, et ce dans différents secteurs d’activités. Après l’Ontario, nous sommes la 2e province canadienne en importance quant au nombre de petites entreprises (entre 1 et 99 employés). Entreprendre individuellement ou avec une petite équipe implique une plus grande pression sur l’initiateur.trice de projet. Car ça veut dire que tu es seul.e pour prendre les décisions, que tu as investi beaucoup d’économies personnelles dans le projet et que ton salaire (donc ta capacité à payer ton loyer et ton épicerie) dépend en très grande partie de toi uniquement.
L’entrepreneuriat serein, ça existe?
Alors, comment en arriver comme entrepreneur.e à gérer ton stress et conserver une bonne santé mentale? Voici quelques pistes de réflexion.
- Se donner le droit
D’avoir peur, de se tromper, d’avoir besoin d’aide… Te mettre de la pression ne fera qu’augmenter le niveau de stress et d’anxiété… et réduire le nombre d’heures de sommeil.
- Décrocher
Se faire un horaire de travail, et le respecter le plus possible, en incluant des moments pour soi est une façon simple d’augmenter ta productivité lors de tes temps de travail car tu seras plus reposé.e … donc plus créatif.ive et efficace!
- S’entourer
Ne prends pas pour acquis que ton chum, ta blonde ou tes ami.e.s ne peuvent pas comprendre ce que tu vis, parles-en avec eux. Le simple fait d’extérioriser sera bénéfique, et gageons que ces personnes précieuses auront quelques bons conseils pour toi.
- Se tourner vers les professionnel.le.s
Oui je parle ici de mentor.e.s ou de conseiller.ère.s qui pourront t’épauler dans tes décisions stratégiques. Mais, je parle aussi des psychologues et travailleur.euse.s sociaux qui t’outilleront par rapport au stress, l’anxiété, l’insomnie, la colère, la peur…
- Déléguer
Ici, c’est simple. Libérer ton temps pour des actions qui te sont bénéfiques. Il existe des entrepreneur.e.s préfèreront impartir une partie de leur gestion administrative alors que d’autres auront recours au service d’un.e aide domestique pour les tâches ménagères.
Que tu sois en réflexion sur la possibilité de te lancer en affaires ou que tu sois déjà en activité, rappelle-toi que l’étape numéro 1 du démarrage d’une entreprise est le profil entrepreneurial. L’humain est à la base du projet d’affaires. Il faut donc prendre soin de ta santé pour construire une entreprise viable. Si tu t’interroges sur des ressources vers qui te tourner, écris-moi!