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Choisir la vie en Mauricie

Monde citoyen
personnes se baignant dans un lac
Corps

Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu quitter mon petit village plate, situé le long de la rivière Saint-Maurice. J’ai toujours voulu voir le monde, vivre dans une grande ville dynamique avec des militant.es, de la diversité, de l’art et plus encore. Je voyais la grande ville comme un monde idéal, dans lequel j’allais pouvoir m’épanouir et faire tout ce que je voulais.

En mars de ma première année d’université, ici, à Trois-Rivières, j’ai décidé que c’était terminé pour moi, la vie de région. C’était enfin le moment pour moi de migrer vers la métropole. Non seulement je migrais vers Montréal, mais en plus, dans la même année, j’allais découvrir l’Europe. L’euphorie, pour la jeune Myriam en quête d’aventure. Cet été-là fut un des plus beaux étés de ma vie. Entre Amsterdam, Paris, Milan, Mykonos et Montréal, je vivais la vie que j’avais tant imaginée; une vie loin de mon petit village.

Au début, ma vie à Montréal me comblait à 1000%. J’allais voir des spectacles et des expositions plusieurs fois par semaine, j’avais des ami.es qui me ressemblaient, je travaillais dans un petit café très montréalais et je fréquentais une université avec des valeurs qui étaient très proches des miennes. Quoi demander de mieux? Rapidement, à force de fréquenter des lieux qui me ressemblent et à force de fréquenter des gens qui me ressemblent, j’ai commencé à me sentir invisible. Rapidement, j’avais l’impression que je ne faisais dorénavant que partie d’un groupe aux couleurs similaires aux miennes, mais qu’en tant que personne, je ne me démarquais plus vraiment.

J’ai commencé à souvent revenir en Mauricie, presque à chaque week-end puis encore plus souvent. J’ai eu une opportunité d’emploi rêvée, que je n’aurais jamais pu espérer avoir à Montréal; comme ça, à une session de terminer mon baccalauréat, j’étais déjà coordonnatrice d’un organisme communautaire. Ce n’est quand même pas rien!

En graduant, j’avais le choix. Soit je restais à Montréal pour commencer officiellement ma vie de grande personne professionnelle ou je retournais en Mauricie et je surfais sur l’opportunité d’emploi que j’avais eu un peu plus tôt la même année. À ce moment-là, j’étais vraiment tiraillée entre deux. J’avais des gens à qui je tenais énormément à Montréal, j’avais une vie sociale comme jamais auparavant, mais d’un autre côté, je sentais que la Mauricie pouvait m’offrir quelque chose que je ne pourrais jamais avoir à Montréal. Je n’avais quand même pas l’impression d’avoir accompli tout ce que je voulais accomplir à Montréal et je me disais qu’en tant que professionnelle, j’aurais la chance d’être une personne à part entière alors j’ai décidé de m’acheter un chalet en Mauricie et de signer un nouveau bail à Montréal. Je me disais que j’aurais accès au meilleur des deux mondes!  

Avant d’entamer ma nouvelle vie de professionnelle à Montréal, j’ai décidé de partir voyager. C’était pour moi le voyage d’une vie. Hawaï, Australie et Bali pendant quelques mois, avant de me poser officiellement pour devenir une vraie adulte. Quoi demander de mieux; la liberté, la nature luxuriante et la vie au ralenti. Sérieusement, ce fut un de mes plus beaux étés à vie (oui, lui aussi!) sauf qu’en revenant, le choc fut assez intense. J’arrivais d’un mois en Australie où j’avais vécu la van life sur la côte est et d’un mois à Bali, où je vivais la vie des gens riches et célèbres dans ma villa avec piscine (qui me coûtait 5$ par nuit) et là, j’étais dans mon 2 ½ loin de tout, sans trop de lumière, parce que je pouvais juste me payer ça (c'est cher, Montréal...)! Je n’avais pas vraiment de plans, je me cherchais un emploi alors que je ne savais pas vraiment ce que je voulais faire (faut dire qu’à ce moment-là, on n’avait pas autant le choix qu’aujourd’hui) et mes amitiés montréalaises trainaient de la patte. J’étais vraiment perdue dans tout ça. J’ai finalement trouvé un emploi comme formatrice, pour une grande compagnie de café et j’ai vécu comme cela pendant quelques temps, jusqu’à ce que ça soit trop, jusqu’à ce que je me rende à l’évidence que j’avais besoin de mon cercle social mauricien, que j’avais besoin de nature, que j’avais besoin de me réaliser et de me démarquer professionnellement et personnellement.

J’ai alors postulé sur un poste en recherche, pour un institut national de recherche renommé à Trois-Rivières. Tu sais, le genre de poste que tu t’imagines avoir à 45 ans, après quelques années d’expérience derrière la cravate… J’imagine que j’étais vraiment due pour retourner en Mauricie parce que du haut de mes 24 ans j’ai obtenu mon poste de rêve. (Bon ok, ça et le fait que c’est pas mal plus facile de se démarquer en région parce qu’on n’est pas 54 000 avec la même formation…)  Le rêve n’aura que duré quelques mois, avant que je réalise que c’était vraiment important pour moi de me réaliser professionnellement dans un contexte où je pouvais faire une différence concrète et où je pouvais aider les jeunes qui souhaitent prendre leur place dans la société. Enfin, je savais ce que j’avais envie de faire de ma vie! C’est comme ça, que je me suis retrouvée ici, au CJE Trois-Rivières/MRC des Chenaux puis à Place aux jeunes Mauricie.

En ce moment, dans mon mandat et en Mauricie, je me sens à ma place comme jamais auparavant. J’ai la chance de pouvoir faire rayonner ma région, de pouvoir faire rayonner les avantages à y vivre, de pouvoir travailler avec des agentes motivées et inspirantes, de pouvoir faire de la gestion de projets à échelle humaine, de pouvoir m’impliquer dans ma communauté, tout ça en regardant la nature par ma fenêtre.

En ce moment, je suis en train d’écrire cet article dans un café encore plus cute que celui où je travaillais à Montréal (et à 15 minutes de mon petit village plate) et je me dis que c’est beau, le fait que chaque personne finisse par trouver sa place, que ça soit dans une grande ville ou en région. 

Si toi aussi, tu as envie de t’installer en Mauricie, tu peux faire appel à Place aux jeunes Mauricie. On est une équipe humaine, qui a à cœur le bien être des gens qu’on accompagne! On te propose un accompagnement personnalisé à condition que tu sois un.e jeune professionnel.le qualifié.e (ou en voie de terminer ta formation) et que tu sois âgée entre 18 et 35 ans. Que ce soit au niveau de la recherche d’emploi, de la recherche de logement/maison, de la création d’un réseau de contacts ou au niveau de la découverte du territoire, notre équipe est là pour toi, pour t’accompagner, et ce, sans frais! Chose certaine, j’aurais aimé ça avoir pensé à Place aux jeunes quand j’ai choisi de revenir en Mauricie!

 

Publié par

Myriam Mongrain
Ayant un intérêt marqué pour tout ce qui touche aux différentes facettes de notre société, j’aime m’intéresser autant à la politique qu’aux relations entre les individus. Je crois dur comme fer que chaque individu contribue à sa manière à faire le monde dans lequel on vit et que tout le monde peut faire une différence en agissant sur ce qui leur tient à cœur. J’ai envie d’aider les jeunes à se connaître, à connaître leur apport dans la société, mais surtout, de les amener à prendre la place qui leur revient. À go on change le monde ? Go!